Claude Bernard (1813–1878), le père fondateur de la physiologie moderne, était intrigué par le fait que le « sucre » persistait dans le sang indépendamment de la teneur de l’alimentation en glucides, ou après une période de jeûne. De nombreuses observations expérimentales l’ont conduit à suspecter la fonction glycogénique du foie, puis de la démontrer grâce au protocole de foie lavé avant d’isoler le glycogène. À la recherche de l’étiologie du diabète, convaincu du rôle prééminent du système nerveux autonome dans la régulation du métabolisme du glucose, il est parvenu à induire une hyperglycémie transitoire en piquant le plancher du 4^e ventricule d’où sont issus les nerfs pneumogastriques, la « piqûre-diabète » selon ses propres termes. Il en a conclu, à tort, que le diabète était d’origine nerveuse, et a imposé ce point de vue à plus d’une génération de cliniciens, sans avoir jamais évoqué le rôle du pancréas.

Claude Bernard (1813–1878), the founding father of modern physiology, observed that there is always sugar in blood, which is formed by the liver independently of the intake of sugar or carbohydrates. After many experiments, he demonstrated that the liver may produce sugar by a liver washing protocol and isolated glycogen in the liver. Searching for the etiology of diabetes, he stimulated the floor of the fourth ventricule from where the vagus nerve fibers were known to originate and observed a temporary glucose rise. This “diabetes-injection” phenomenon was blocked after cutting the spinal cord above the exit of the sympathetic nerve fibers. Bernard was mistaken in thinking that the sympathetic nerves had a direct effect on liver and that diabetes had a neurological origin.